Agir dans l’intérêt de l’enfant dans une société promouvant l’autonomie : un objet de négociation entre des parents et des intervenants sociaux
- Promoteurs : Nicolas Marquis & Jean-Pierre Delchambre
- Financement : Bourse FSR
- Date de début : 2018
Résumé
« Comment, dans un contexte social où l’autonomie (à comprendre comme un ensemble de valeurs articulées entre elles) est valorisée, les professionnels de deux services intervenant dans l’intérêt de l’enfant (une crèche et un SASE) tentent-ils de tenir ensemble ce qu’ils sont dans l’obligation de faire et ce qu’ils font en réalité vu les circonstances imprévisibles auxquelles ils peuvent être confrontées ? Et comment les familles font-ils l’expérience de cette rencontre compte tenu des épreuves (notamment de parentalité) qu’ils peuvent être amenés à vivre ? ». Poser la problématique de cette façon montre d’emblée la nécessité de comprendre combien l’autonomie plutôt que d’être un acquis, est une attente sociale, une règle qui se négocie, qui peut être source de tensions et d’épreuves pour les individus qui la suivent. Je cherche à comprendre comment cette règle ou idée-valeur se pratique en situation.
Par quels moyens ? D’une part, à travers une enquête ethnographique auprès non seulement d’un service d’accompagnement socioéducatif de l’Aide à la jeunesse et d’une crèche qui propose également d’autres services tels qu’un « Atelier langage » (i.e. une école de devoirs) et que des groupes de soutien à la parentalité, mais également, et dans la mesure de ce qui est possible vu le contexte sanitaire actuel, auprès de parents et de jeunes allant les rencontrer. D’autre part, et de façon conjointe, à travers l’analyse de différents textes législatifs et réglementaires qui me permettent de saisir le type d’attitude face à la contingence valorisé et attendu aujourd’hui que ce soit de la part des intervenants sociaux (i.e. des psychologues, des assistant(e)s sociales(aux), des infirmièr(e)s, des éducateurs(trices)) les uns à l’égard des autres, chaque professionnel envers lui-même, mais également ces derniers à l’égard des bénéficiaires qui peuvent ou non partager une même définition de la situation, et ainsi valoriser ou comprendre de la même façon ou non ce qu’il reste à produire comme actions et comme attributions des responsabilités des difficultés qu’ils sont amenés à vivre.